Expertise et défis : nos adhérents témoignent
Nikola TODOROVIC, Directeur des ventes France chez Geek+, partage son expertise sur les enjeux de l’automatisation intralogistique. Fort de plus de 10 ans d’expérience dans la robotique, il nous éclaire sur les défis et les opportunités de ce secteur en constante évolution.
Nikola TODOROVIC, Directeur des ventes France chez Geek+
“Avant de rejoindre Geek+, j’ai eu l’opportunité de travailler chez Jungheinrich. Cela fait maintenant 3 ans que je suis chez Geek+, où je supervise également, à titre intérimaire, les marchés de la Suisse et de la Belgique.“
Présentation Geek+ :
Geek+ est un leader mondial des solutions robotiques pour la logistique. La société développe des solutions automatisées flexibles, denses, fiables et efficaces pour la gestion des flux logistiques dans les entrepôts.
L’entreprise est le partenaire de confiance de plus de 1 000 des plus grandes entreprises mondiales dans les domaines du retail, du e-commerce, de la logistique et de la grande distribution.
1. Quel type de projets traitez vous au quotidien ?
Geek+ intervient principalement dans le secteur de la logistique, avec une expertise particulière dans le picking, ainsi que dans le stockage de palettes et de produits.
L’entreprise développe également des projets dans les secteurs du retail, de l’e-commerce, 3PL production et de la pharmacie.
De manière générale, Geek+ est présent dans de nombreux secteurs d’activité.
Parmi nos clients en France, on retrouve notamment Decathlon et GXO, tandis qu’en Europe, ce sont par exemple CEVA, Dr. Max ou Rhenus Logistics qui nous font confiance.
2. Quelles sont les objectifs de vos clients ?
- Augmentation de la productivité tout en optimisant les stocks, avec la possibilité de les réduire de moitié.
- Utilisation optimale de l’espace, tant en surface qu’en hauteur.
- Retour sur investissement (ROI) rapide, estimé entre 1 et 3 ans.
L’automatisation améliore également la qualité de vie au travail, rendant les métiers plus attractifs et facilitant ainsi le recrutement.
En interne, elle contribue à valoriser davantage le service auprès des clients finaux grâce à un marketing renforcé.
3. Qu’est ce qu’on entend par flexibilité et scalabilité ?
L’objectif principal est de réduire les stocks tout en augmentant la productivité. Une fois les robots installés, la mise en service est rapide, avec un délai opérationnel d’environ un mois.
Les robots utilisent le sol existant sans nécessiter de marquages au sol pour leur guidage, ce qui permet d’éviter de lourds travaux d’installation. Cela réduit à la fois les délais et les coûts.
Le système est hautement modulable et adaptable, sans besoin de modifications structurelles majeures. De nouveaux robots peuvent être intégrés rapidement, sans interrompre le système en place. Le nombre de robots peut évoluer en fonction de la croissance de l’activité. Le guidage des robots se fait simplement via des QR codes : chaque robot scanne un code pour se localiser et déterminer automatiquement son chemin. L’alternative par Wi-Fi est plus complexe.
Un avantage clé pour le client est l’absence d’interruption de la production pendant l’installation. Les robots shuttle permettent l’ajout d’étagères supplémentaires pour maximiser le stockage. Les installations débutent souvent sur une surface de 1 000 m², extensible par la suite. Les robots effectuent en moyenne 350 à 400 prélèvements par heure.
Le système Pop-Pic, avec ses étagères mobiles pouvant contenir 60 bacs, fonctionne dans des zones hybrides et peut interagir avec des robots shuttle. Chaque station Pop-Pic gère jusqu’à 12 étagères, permettant un rendement de 600 prélèvements par heure.
4. Comment appréhender cette notion dans la préparation de son projet et dans le cahier des charges ?
Définir le besoin :
- Quelles sont les exigences en matière de stockage de palettes et de produits finis ? Le stockage sera-t-il réalisé sur des étagères mobiles ?
- Quelle est la hauteur sous plafond disponible ?
- Quelles sont les typologies des produits à gérer ?
Projet :
- Il ne s’agit pas uniquement de la machine, mais d’un projet global.
- Chaque entrepôt est unique et présente toujours des particularités spécifiques.
Logiciels de simulation :
- Des logiciels de simulation sont utilisés avant de lancer la production pour optimiser les processus.
Autres solutions :
- Les autres solutions projettent souvent un retour sur investissement (ROI) sur une période de 7 à 10 ans.
Geek+ :
- Avec Geek+, les risques sont réduits, car il est possible de tester avec une partie de l’activité, obtenant ainsi un ROI très rapide. Il est ensuite envisageable de monter en puissance progressivement.
- La maturité de la solution sur un marché aussi nouveau constitue également une étape très importante.
5. Est-ce que tous les projets d’automatisation doivent intégrer la notion de flexibilité & scalabilité ?
C’est bénéfique pour tout type de projet, à l’exception des cas où une cellule fixe est déjà en place.
6. D’un point de vue technologique, qu’est-ce que la flexibilité et la scalabilité impliquent ?
La solution est conçue pour rester simple et efficace. Les robots sont fabriqués par Geek+. Il y a un logiciel E-WMS qui s’intègre directement au WMS du client pour extraire les données nécessaires. Les serveurs sont installés sur site chez le client, garantissant la sécurité des données par un stockage local. Le système RMS est un logiciel qui reçoit les informations nécessaires pour gérer la sécurité et le fonctionnement des robots. Toutes les opérations sont gérées en interne chez le client, avec un traitement limité aux informations essentielles.
En dehors de l’Europe, l’intelligence artificielle permet de générer des algorithmes plus rapides pour une meilleure productivité, notamment en optimisant les emplacements des étagères et des bacs à partir des historiques de commandes. Ce type d’optimisation est limité en Europe.
7. Quelles évolutions majeures voyez vous pour les 5 à 10 année à venir sur le marché de l’automatisation ?
En ce qui concerne la logistique, la gestion des commandes doit être instantanée, et il est crucial de livrer toujours plus rapidement. Les entreprises n’ont d’autre choix que d’automatiser pour rester compétitives et répondre aux exigences du marché. C’est devenu un enjeu crucial pour leur survie. Aujourd’hui, il est possible d’automatiser jusqu’à 90 % des opérations dans un entrepôt.
Les métiers de la logistique sont en pleine transformation, créant de nouvelles opportunités et nécessitant une adaptation des opérateurs. Cela implique l’acquisition de nouvelles compétences, ce qui nécessite une revalorisation et une requalification des salariés.
Il est important de préciser qu’aucun projet d’automatisation n’a entraîné de licenciements jusqu’à présent.
Un grand merci à Nikola TODOROVIC pour son témoignage enrichissant sur les enjeux de l’automatisation intralogistique !